17 Avril 2017
Arrivés de bon matin à Kamakura, nous nous sommes tout d'abord rendus au sancturaire Hachiman. Kamakura regorge de temples et de sanctuaires , mais celui là est le plus important.
Le sanctuaire Hachiman, Hachiman-gū en japonais 八幡宮 et Hachiman shrine en anglais, est un sanctuaire shinto, dédié à la divinité Hachiman.
Hachiman est le dieu de la guerre et le protecteur du Japon. Les sanctuaires dédiés au dieu Hachiman sont les deuxièmes plus nombreux sanctuaires au Japon, après ceux dédiés à Inari, divinité shinto des céréales, du commerce et protecteur des maisons. Il y a une quinzaine de sanctuaires dédiés à Hachiman au Japon, dont 4 d'entre eux ont une importance majeure : Oita, Kyoto, Fukuoka, et, celui dont je vais parler ici, Kamakura.
Le sanctuaire de Kamakura s'appelle Tsurugaoka Hachiman-gū, et a été crée en 1063. C'est le plus important temple de Kamakura.
Comme je le disais ici, c'est assez facile de s'y rendre à pied, vous avez des panneaux qui vous indiquent la direction à prendre, en partant de la gare de Kamakura. Vous pouvez prendre la rue Komachi-dori, dont je parlais ici, ou emprunter Danzakura, une allée piétonne bordée de cerisiers. Quelque soit le chemin que vous emprunterez, vous arriverez au sanctuaire en 15 minutes environ.
L'entrée principale du sanctuaire est marquée par un énorme torii. Les toris sont des espèces de portes, qui séparent symboliquement le monde sacré et spirituel du monde réel. Ils sont érigés à l'entrée des temples et sanctuaires shintoïstes. Quand on traverse un torii, il faut s'assurer de le repasser dans l'autre sens en sortant, afin de revenir dans le monde réel et quitter l'environnement sacré. Quand les japonais ne sont pas sûrs de revenir par le même chemin, ils contournent le torii.
En entrant dans le sanctuaire, on découvre non pas un temple, mais un complexe de temples et d'édifices, plutôt impressionnant de prime abord.
Afin d'accéder au bâtiment principal, situé sur une terrace du flanc de la colline, il vous faudra monter 62 marches, après quoi vous pourrez admirer la vue magnifique qui s'offre à vous. Attention, comme dans la majorité des temples, il est interdit de prendre des photos à l'intérieur.
Je disais qu'au premier abord ça a l'air impressionnant, mais en fait plus on s'enfonce dans le sanctuaire et plus ça semble gigantesque. Par ailleurs, la visite de ce sanctuaire est plus une balade alliant nature et traditions qu'une visite de temple à proprement parlé. On y croise des chats et aussi des écureuils.
Ah, aussi il y a beaucoup de pigeons. Ce qui est assez marrant, car le sanctuaire est dédié au dieu Hachiman, dont l'animal symbolique est justement le pigeon.
Je vous cache pas que j'en avais aucune idée avant d'écrire cet article. Par contre, comme vous pouvez le voir plus bas, moi et mon admirable photogénie avons passé le reste de la journée couvertes de m*rde de pigeons, de griffures, et de plumes.
Les petites plaquettes en bois (ci-dessus) s'appellent "Ema 絵馬". Elles contiennent des prières et des voeux, et les fidèles les accrochent sur les portiques des temples shintoïstes afin qu'ils soient vus par les dieux. Un Ema coûte 500 à 1000 yens. Pendant la période des examens, les portiques des temples croulent littéralement sous les prières des étudiants et leurs voeux de réussite.
Les petites bandes de papier ci-dessous, sont appelées "Omikuji 御神籤", littéralement cela signifie "loterie sacrée". Dans les sanctuaires shintoïstes et les temples bouddhistes, les bandelettes sont en fait tirées au sort. Si la prédiction est bonne, on la garde. Si elle est mauvaise, on l'attache dans le temple ou le sanctuaire afin de conjurer le mauvais sort.
Comme je le disais plus haut, il y a beaucoup de temples dans ce sanctuaire. J'aime beaucoup ceux qui se situent plus loin, plus petits, plus intimistes, et très mignons. L'ambiance et l'atmosphère qui s'en dégagent sont très agréables. Le vent qui s'engouffrent entre les tissus et le soleil qui reflète sur le rouge des toris, ouais, j'ai vraiment aimé !
Je parlais plus haut de la divinité de l'agriculture, Inari. Le renard, kitsune, est son animal symbolique.
Le temple a été crée en 1063 par Minamoto Yoriyoshi, mais à la base, il s'agit simplement d'un petit temple.
En 1185, Minamoto no Yoritomo, shogun du clan Minamoto, gagne la bataille contre le clan Taira, et met fin à la guerre de Genpei. En 1192, il établit un nouveau gouvernement, prend le pouvoir et devient dirigeant du Japon.
Kamakura, jusque là capitale du shogunat, devient donc capitale du pays, gouverné, non plus par l'empereur et ses régents, mais par les militaires et les samourais.
Minamoto no Yoritomo décide donc, pour remercier Hachiman, dieu de la guerre, de développer le sanctuaire et de le déplacer au coeur de la ville, son emplacement actuel. Le sanctuaire devient donc le centre culturel, politique et religieux de la ville de Kamakura.
D'ailleurs, le sanctuaire évoque toujours la supériorité du clan Minamoto sur le clan Taira. En effet, il y a deux lacs dans le sanctuaire, reliés tous deux par la petite rivière qui passe devant l'entrée principale du sanctuaire, où il y a 3 ponts. On les appelle les lacs Genpei, du nom de la guerre, et chacun d'entre eux symbolise un clan. Le lac Genpei du clan Minamoto possède 3 îles, et 3, en japonais, se prononce comme le mot "naissance". Le lac du clan Taira, lui, possède 4 îles, et 4, en japonais, se dit pareil que le caractère "mort".
Je ne connais pas grand chose de l'histoire du Japon, mais c'est ce que j'ai compris !
Le sanctuaire est gratuit, et ouvert de 5/6h à 20h30 tous les jours.
Le site internet, ici, vous en dira plus, et vous apprendra aussi les bonnes manières à adopter dans les temples et sanctuaires.
En résumé, Kamakura a été mon coup de coeur du Japon cette année. Plus pour la balade nature et traditions que pour les visites des temples à proprement parlé. Il faisait froid (en janvier), mais il y avait une lumière magnifique, un ciel bleu, et un soleil très agréable. Et comme je le disais, nous y sommes allés en semaine, et il y avait donc très peu de monde, comparé aux week-ends, aux jours fériés ou aux périodes de fêtes. C'est un endroit superbe en soit, mais je pense qu'on a eu de la chance, et tout ça a rendu la visite encore plus agréable !
En bref, le sanctuaire Tsurugaoka Hachiman-gū est un immanquable à Kamakura, et je le conseille vivement à tous les voyageurs se rendant au Japon, et plus particulièrement aux environs de Tokyo.