2 Mai 2012
Comme son nom l'indique, il traite de la guerre du Vietnam, le conflit entre le Vietnam nord et le Vietnam sud, et les Etats Unis. A la base, il répondait aux doux noms de "musée des atrocités américaines", "musée des crimes de guerre américains", ou encore "maison des crimes de guerre de l’impérialisme américain et du gouvernement fantoche". Aujourd'hui, c'est simplement "musée des souvenirs de guerre". Ou musée de la guerre, c'est comme tu veux. C'est plus neutre et ça met moins l'accent sur le côté horreur du truc. Peut être que c'est plus vendeur finalement. C'est à la fois le musée le plus horrible que j'ai visité, et un des plus intéressants.
Des musées des horreurs, j'en ai fait plusieurs: le musée du massacre à Nanjing, la prison à Hanoi, les killing fields au Cambodge... Mais celui de Saigon, je l'ai trouvé particulièrement intéressant, bien que très triste et triste glauque.
Déjà à l'extérieur, on peut voir quelques machines de guerre américaines, comme des tanks, des avions, l'artillerie lourde en tout genre... Moi ça j'aime bien.
A l'intérieur, il y a une sacrée collection de photographies de guerre. Là tout de suite, c'est moins drôle. C'est ce qui m'a le plus touché en fait. Les regards des gens qu'on s'apprêtait à abattre, à torturer de mille et une façons, sur des photographies... Ça c'est plus dur. Vraiment. Et que dire des regards des soldats américains? Ça a bel et bien existé, ça s'est passé. Ce moment a été réel un jour. Pas besoin de détails des horreurs en fait. Les photos parlent d'elles même.
On ne sait plus trop quoi penser des reporters de guerre qui ont assisté en première ligne à ces massacres. Médiatisation perverse? Passivité face à l'horreur? Génie photographique? Chacun son point de vue.
N'empêche que cette fascinante collection de photographies (bien que dérangeante) nous fait prendre conscience de l'horreur de la guerre du Vietnam, nous informe sur ce qui s'est réellement passé, et rend hommage aux personnes qui ont perdu la vie durant le conflit: soldats, civils, mais aussi reporters de guerre, qui ont, quoi qu'on puisse en penser, réalisé un travail monumental.
Ensuite, il y a une salle dédiée au mouvement anti guerre dans le monde entier, même aux Etats-Unis. On peut y voir des affiches pacifistes, des photographies de manifestations, et énormément de documents d'archives qui témoignent de l'importance médiatique qu'à eu le conflit à travers le monde entier.
Dans le genre pure horreur, il y a une 2e salle consacrée cette fois aux conséquences et à l'horreur même de la guerre: corps mutilés, armes de guerre en tous genres, récits de soldats perpétrant des massacres inhumains mais pourtant bien réels, et bien sûr : l'agent orange et autres armes chimiques. Au cas où vous n'avez pas encore eu le coeur soulevé par les photos des enfants mal formés, il y a des foetus déformés, conservés dans du formol.
Le musée montre aussi les soldats américains qui aussi ont souffert des conséquences de l'agent orange, et que eux aussi, ils ont eu des gosses malformés. Le musée te montre ce qu'il veut te montrer, mais j'ai trouvé ça intéressant de présenter quelques conséquences au niveau du camp adverse.
Bref, bien que ce musée soit un peu dur, il est vraiment très intéressant.