11 Septembre 2022
Si vous n'avez pas lu les articles précédents, cliquez ici pour la partie 1 (mon accident) et là pour la partie 2 (mon arrivée aux urgences).
Quand je suis arrivée aux urgences, j’ai eu une première visite de la police. Puisque j’étais impliquée dans un accident de la route, ils sont venus me poser des questions, interroger le médecin sur ma condition, la conductrice de la voiture sur la nature de l’accident, mais aussi me faire passer un éthylotest. J’ai rigolé en disant « on est lundi et il est 11h », puis je me suis dit que ce n’était pas évident pour tout le monde.
Plus tard, ils sont revenus à l’hôpital pour prendre ma déposition. Ils étaient au moins 5 officiers dans ma chambre et ils avaient tout l’attirail avec eux. Ils ont même apporté une imprimante et m’ont fait signer des tonnes de papier. D’ailleurs, en Chine, on signe les papiers importants avec l’empreinte digitale et de l’encre rouge. C’est rigolo.
Autre chose importante en Chine, lorsque l’on est responsable d’un accident, on est dans la merde. C’est comme ça. Vous avez probablement déjà vu des articles ou des reportages traitants de personnes qui fuient les lieux de l’accident, ou pire, des gens qui ont pris soin de bien tuer la victime pour ne pas avoir à payer des frais médicaux toute la vie. C’est horrible.
Rassurez-vous, tous les accidents ne se passent pas comme ça, et ça ne m’est pas arrivé non plus. La conductrice de la voiture a été très honnête, elle m’a accompagnée aux urgences et elle a déclaré l’entière responsabilité de l’accident. Elle venait aussi me voir à l’hôpital, et m’apportait des fleurs et de la nourriture. Néanmoins, elle avait beau être sincèrement désolée, je peux vous dire que sa première préoccupation c’était de savoir combien elle allait devoir payer.
Et tous les jours pendant mon hospitalisation, je recevais la visite de consultants légaux. Je ne connais pas le nom exact de cette profession, mais, leur travail c’est de travailler avec les victimes d’accidents pour les aider à avoir un maximum de compensation financière. Ils venaient tous les jours pour me vendre leurs services. Je trouve ça un peu choquant, mais c’est comme ça que ça se passe. Apparemment, c’est pareil dans d’autres pays où la sécurité sociale est pourrie voire inexistante, et où les coûts médicaux sont parfois astronomiques.
J’ai refusé de demander une compensation. D’une part, parce que j’ai une bonne assurance qui a tout pris en charge, mais aussi parce que je ne me sentais pas d’embarquer dans une bataille judiciaire juste pour avoir de l’argent. Et puis, j’estime que c’est un accident bête et que ça aurait pu arriver à n’importe qui. Si je n’avais pas eu d’assurance ou si la conductrice avait tenté de s’enfuir, j’aurais probablement réagi différemment. Mais ce n’était pas le cas. Honnêtement, j’avais juste envie de me concentrer sur ma guérison, et pas de devoir faire d'autres démarche ou encore plus de paperasse que je ne comprends pas. C’était déjà assez stressant d’avoir un accident à l'autre bout du monde et de devoir tout gérer toute seule, j’avais pas envie d’en rajouter.
Voilà, c’est tout pour cette partie. Dans le prochain article, je vous raconterai mon séjour à l’hôpital en Chine. Ça s’annonce passionnant !