28 Octobre 2022
Je vous retrouve aujourd'hui pour la dernière partie de cette série d'articles sur mes aventures d'accidentée et de pied cassé. Si vous n'avez pas lu les articles précédents, les voici :
Partie 1 : mon accident en Chine
Partie 2 : mon arrivée aux urgences
8 jours après mon opération, j’ai eu le droit de sortir de l’hôpital et de continuer ma convalescence chez moi. Je savais que ça n’allait pas être facile non plus, mais, après quasi 3 semaines à l’hôpital, j’étais ravie de rentrer chez moi, au calme. Et effectivement, ça n’a pas été facile !
Entre la guérison, la rééducation, les rendez-vous à l’hôpital, les séances de kiné, les transports pour m’y rendre, les tests PCR à penser (oui, c’est la Chine, il faut aussi prendre en compte les tests, les QR codes, et les lockdowns réguliers), le travail (je travaillais quand même à plein temps), les soucis administratifs, les assurances, j’en avais plein la tête ! Et devoir tout gérer toute seule, avec un pied cassé, ça n’a pas été facile.
Devoir me débrouiller pour aller à l'hôpital faire un test PCR, en fauteuil roulant, pour avoir le droit d'aller à mon rendez-vous à l'hôpital le lendemain o.O
En dehors de ça, ce qui a été le plus difficile à vivre pour moi, c’est bien la durée de guérison. Je ne m’attendais pas du tout à ce que ça prenne autant de temps, j’étais dans le déni le plus total. Lorsque le médecin m’a dit que je ne pourrais pas remarcher avant 3 mois, la première chose que j'ai pensé c'est que ça allait me ruiner mon été. Oui, je sais, la santé avant tout, mais j’avais tellement de projets que ça m’a fait beaucoup de peine de devoir tout annuler. Par ailleurs, il faut savoir que je suis en Chine toute seule. J’habite seule. L’idée de devoir passer autant de temps chez moi, seule, sans pouvoir sortir, et sans personne pour m'aider au quotidien, m’a pas mal démoralisée. Et pourtant, j'estime être quelqu'un de plutôt solitaire et indépendante.
Ces mois de convalescence, en tête-à-tête avec moi-même, ma jambe dans le plâtre et ma poche de glace, n'ont donc pas été faciles, plysiquement et moralement. J’ai aussi cassé beaucoup de choses et abimé beaucoup de murs avec mon fauteuil roulant, et la moindre tâche à accomplir me prenait 20 fois plus de temps. Mais je dois dire que je me suis plutôt bien débrouillée. J’ai aussi manié l’art de sauter à cloche pied comme jamais, ce qui n’est pas négligeable.
Pour résumer, le premier mois, je me suis fait opérer, et j'ai passé trois semaines à l'hôpital avant de pouvoir rentrer chez moi. Le deuxième mois, je l'ai passé en fauteuil roulant sans pouvoir poser le pied à terre. Mon plâtre a été enlevé à la fin du deuxième mois. Le troisième mois, je l'ai passé en béquilles, à remettre progressivement du poids sur mon pied. Je suis actuellement dans mon quatrième mois, et ça y est, je remarche enfin sans béquilles. Encore une fois, je n'imaginais pas que c'était si difficile de remarcher après une fracture, mais c’est un soulagement de pouvoir enfin me déplacer.
Après 3 mois sans chaussures, voici mes nouvelles baskets ! En 37.5 alors que je fais du 36, puisque mon pied ne rentre dans aucune de mes chaussures xD
La semaine dernière, je suis partie en vadrouille à Quanzhou, et, pour la première fois depuis des mois, j’ai marché toute la journée. Je ne suis pas sûre que c'était une bonne idée, c’était assez intense ! Mais, malgré la difficulté et la douleur, ça m’a fait beaucoup de bien. Aucun regret.
Toujours dans cette optique de voir le positif, je me rappelle sans cesse que ça aurait pu être pire. Quand je vois tous les accidents de la route qu'il y a en Chine, je m'estime plutôt heureuse de m'en être sortie avec un pied fracturé. Je m’en serais bien passée, certes, mais, au final, c’est une expérience de plus dans mon expatriation, et une expérience de plus que j’aurais vécu en Chine.
Devoir faire face aux difficultés, seul, à l'autre bout du monde, dans une langue étrangère, loin de notre zone de confort et de notre entourage, c'est un challenge supplémentaire dans le défi de l'expatriation. Mais, après tout, c'est aussi ça, vivre à l'étranger.
Alors, qu’est ce qui va se passer ensuite ? Et bien je dois d’abord continuer à faire de la rééducation. Le but c’est de retrouver la mobilité de ma cheville, une marche normale, sans séquelles, et arrêter de boîter comme un canard. Je dois aussi me faire réopérer dans quelques mois pour enlever les plaques de métal et les vis qu’ils ont fixé dans ma jambe. Ce n’est pas encore terminé donc, mais j’espère que la dernière ligne droite sera sans trop d’embûches !
Voilà, c'est tout pour cette mésaventure en expatriation. J'aurais préféré poster des choses plus positives sur le blog ces derniers mois, mais c'est comme ça, c'est la vie ! Merci à vous d'avoir lu et de m'avoir suivi dans ces aventures, et merci pour vos nombreux messages de soutien, ça me va droit au coeur !
Je reprends bientôt les articles voyage, mais, en attendant, n'hésitez pas à me suivre sur instagram !
A bientôt pour de nouvelles aventures !