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Tout quitter et partir vivre en Chine

Tout quitter et partir vivre en Chine

Je peux enfin le dire : ce blog est à jour !

Et je peux aussi vous dire : je suis en Chine ! 

Oui, après un séjour touristique, 6 mois, 1 an,  j'ai fini par tout quitter, et je suis partie vivre en Chine.

Petit historique de cette nouvelle aventure :

8 avril 2016 : mon copain part travailler en Chine, à Shenzhen. Ça tombe bien, j'aime bien la Chine. Je décide de le suivre.

Fin avril 2016 : j'ai trouvé un emploi là-bas, en cherchant de France, et en envoyant pas mal de candidatures, notamment spontanées.

Mai-Juin 2016 : s'ensuit ensuite pas mal de démarches : négociations avec l'entreprise, procédure pour obtenir le fameux « working permit » nécessaire pour l'obtention du fameux « visa de travail », ou visa Z. Prises de tête assurées.

Fin Juin 2016 : j'ai déposé tous mes préavis, appartement, emploi en France, revendu mes meubles, mes affaires, enchaîné les rendez-vous chez le médecin, le dentiste, la banque, résilié internet, téléphone, salle de sport.

Mi juillet 2016 : je quitte mon appartement avec tout ce qu'il me reste : une valise, un sac à dos, un ordinateur portable. Je vais vivre chez ma grand-mère quelques jours/semaines. Dans le train qui quitte Lille, je prends conscience que je quitte tout pour partir vivre à l'autre bout du monde, ça fait peur. Bon, je compte pas forcément y rester toute la vie, mais quand même.

Fin juillet 2016 : je fête mes 27 ans, déjà, avec mes amis et ma famille, c'est le meilleur anniversaire de ma vie et en plus une fête de départ. Sur mon gâteau d'anniversaire, il y a un drapeau de la Chine. Je reçois mon fameux visa et achète mon billet d'avion. Ça fait mal.

Et voilà, je suis partie pour la Chine!

Non, attendez, je vous raconte ce périple :

1er août 2016 : je prends le train pour Paris Charles de Gaulle. Je suis tellement chargée que je reste dans l'entrée et ne cherche même pas à rejoindre ma place.

16H17, j'arrive à l’aéroport. L'enregistrement pour le vol est dans 2h, j'ai le temps de me demander 1500 fois si ma valise pèse bien moins de 22kg. 22Kg pour toute une vie, c'est quand même peu.

18H30, enregistrement. Ma valise pèse 19kg, c'est une petite victoire dans ma tête, et je me mets à penser à toutes les choses que j'aurai pu embarquer en plus mais que j'ai lâchement abandonné. Je les aimais bien ces paires de chaussures. Et puis ce livre aussi. Enfin bon, j'ai mon passeport, mes papiers, mon ordinateur portable, et ma carte bleue, théoriquement c'est tout ce qu'il me faut. Je passe les contrôles, j'attends à ma porte d'embarquement, je mange un sandwich végétarien et un kinder country. C'est fou ce que c'est passionnant l'attente dans un aéroport. Je devrai être habituée à force, mais non, toujours pas.

21H00, c'est l'heure d'embarquer. On décolle. Les films sont nuls. Je regarde un bout de « Gods Of Egypt », je n'écrirai rien sur ce film c'est une merde (cf La Cité de la Peur). Et c'est quand qu'on mange ? J'ai toujours faim dans les avions. D'ailleurs, à ce propos, à ce qu'il paraît, c'est pas la nourriture d'avion qui n'est pas terrible, c'est nos goûts qui sont influencés par l'altitude et la pression. Même qu'à ce qu'il paraît, le jus de tomate paraît meilleur en avion. C'est pour ça que beaucoup de monde en boit durant un vol, mais personne en boit dans la vraie vie. Sans vodka du moins. J'ai une place côté couloir. Mais j'aime pas les places côté couloir. J'aime bien poser ma tête à côté du hublot. Bref, je dors 5h.

14H40, on atterrit à Shanghai. Je me perds en passant le contrôle à l'arrivée. Je n'ai que 2h30 d'escale, pas de temps à perdre. Finalement j'arrive vite à la porte d'embarquement. J'attends, encore, mais ça devrait aller vite.

17H, on devrait bientôt embarquer. Ah, non, toujours pas. Il y a un typhon dans le sud de la Chine, la majorité des vols ont du retard. On devrait embarquer vers 18h qu'il a dit le monsieur, pas de quoi paniquer. Non, non, vraiment pas.

19h.

20H, toujours pas.

21h. Ah tiens, ils ont enfin affiché « retard » sur le panneau.

22H, « on devrait embarquer vers 00h ». Quoi ? Minuit ? Sérieusement ? Donc on attend là encore 2h, après les 6h passées, avec je ne sais combien de personnes qui attendent, confinés dans cette salle d'embarquement? Ça pue la cup noodles, c'est super bruyant, j'ai mal aux fesses d'attendre par terre.

23H45 : On embarque ! Wawouh ! Tout le monde est super content. Les gens applaudissent. Scène de liesse dans le terminal. En montant dans l'avion, j'ai faillit m'envoler, je comprends pas comment on peut décoller avec un temps pareil, m'enfin, je suis pas pilote, j'y connais rien.

00H00 : Enfin dans l'avion , je vais pouvoir me reposer un peu. Mais l'heure passe, et on a toujours pas décollé.

1H du matin,

2h du matin,

3h du matin, ahah mais on partira jamais en fait, c'était une blague. Je vois à travers le hublot les éclairs qui zèbrent le ciel. C'est joli. Pas rassurant, mais c'est joli.

3H30 du matin : "Ici le pilote qui vous parle. Oui donc en fait on ne peut pas décoller, on retourne dans l’aéroport". C'est l'ascenseur émotionnel ici en fait. Mes nerfs lâchent, j'ai envie de pleurer. Ça ne sert à rien, mais ça fait du bien. On retourne à l’aéroport, on nous demande de récupérer nos bagages. D'accord. J'ai peur que mes bagages n'aient pas suivi, à m'en ronger les ongles. Tu sais, quand tu attends devant le tapis roulant, avec les bagages de tout le monde qui défilent, mais que les tiens ne sont toujours pas là? Bein ça. Ah non, ouf, c'est bon, ils sont là. On essaie de comprendre tant bien que mal la situation, mais on se rend vite compte que le personnel de la compagnie n'a pas plus d'infos. Je demande où on va, le gars me répond « A l’hôtel. Dépêche toi, sors de l’aéroport, monte dans le bus devant. » Ok, je cours avec mes bagages, je sors de l’aéroport, et là je vois une dizaine de bus devant moi, tous les même. Je repère un autre passager au loin qui monte dans un bus. Je demande si c'est ce bus, on me fait un signe de la tête qui veut dire oui, et encore, pas dans toutes les cultures du monde. Mais en Chine oui, donc ça va. Je demande où on va au chauffeur, il me répond « monte dans le bus ». Ouais, ça fait pas du tout flipper. Puis il roule comme un fou d'abord.

5H du matin : on arrive à l’hôtel. Tout le monde se rue pour avoir une chambre. Une chinoise m'aborde pour me demander si j'ai une roommate, car c'est deux par chambre et je suis la seule fille qui reste. Non, je n'en ai pas. Oui, on peut partager. La chambre sent la cigarette et le parfum pour homme bas de gamme. C'est pas ce qu'on fait de mieux en parfums d'ambiance, mais la chambre est spacieuse et propre. Du moins en surface. Mais honnêtement je m'en fiche complètement, je veux juste prendre une douche, m'allonger au calme et dormir un peu sur autre chose que le sol froid de l'aéroport. On nous a dit qu'on nous appellerai quand il faudra partir.

6H : enfin dans un lit, je peux dormir un peu et récupérer de cette journée de merde.

9H du matin, le téléphone sonne. Au bout du fil, quelqu'un gueule dans mes oreilles qu'il faut se grouiller, on va bientôt partir pour l’aéroport. Je prends une douche, m'habille, ferme ma valise, et me casse en courrant. 

9:03 : Je saute dans le bus. Le conducteur roule toujours comme un fou. J'ai dormi 3h, après une journée comme celle de la veille, ça pique les yeux, j'ai du mal à les garder ouverts pendant ce trajet.

10:20 : A peine arrivés à l’aéroport, on passe un enregistrement, la dame de la compagnie me donne un nouveau boarding pass. L'enregistrement à la porte d'embarquement ferme à 10h30, je suis au checking et il est 10h20, normal.

Je cours, passe les contrôles de sécurité, et finis par arriver à la porte d'embarquement. Ils disent qu'on part à 11h. J'ai couru pour rien, j'aurai dû m'en douter. Mais même pas en fait, on partira pas cette fois non plus.

12h.

13H.

14H.

15h. C'est pas possible on ne partira jamais ! Ah, si, embarquement !

Je crois qu'on a enfin décollé vers 15h30-16h. Soit après plus de 24h d'attente. Si on enlève les 3-4h à l’hôtel, ça fait 20h d'attente, plus ou moins assis par terre, à attendre sans jamais savoir quand on partirait.

Bref, je suis partie lundi midi de France, et je suis arrivée à Shenzhen le mercredi soir. Faut pas être pressé quoi. Ah, et j'ai eu un hors-forfait de 100€ pour avoir passé quelques coups de fil et envoyé quelques sms. Merci le typhon. J'étais quand même ravie d'être arrivée, surtout après ce long voyage, et de retrouver mon amoureux dans notre nouveau chez nous chinois !

La suite de mes nouvelles aventures arrive très bientôt !

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M
C'est un sacrée périple que tu as vécu là, j'avoue que j'y aurais renoncé plus d'une fois<br /> Bon courage la bas et bonheur à vous ;)
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